Rien de plus banal que les mots, que de parler pour se communiquer ! se raconter, s’agresser, s’aimer … pour ne rien dire !
Cette fonction, qui nous différencie des animaux, est le prolongement de notre monde intérieur (émotions, sentiments, peurs, désirs, intention, jugement …).
Entendre ce qui n’est pas dit !
La parole c’est ce que nous donnons à comprendre de nous même sans pour autant en avoir systématiquement conscience.
Aussi, au delà du sens logique des mots, il est intéressant d’entendre ce qui motive la prise de parole, c’est à dire le message implicite psychologique, émotionnel … (que l’on ne dit pas) mais qui révèle tout ou partie de notre état, de notre humeur, de notre pensée …
- Exemple: le parent disant à son enfant, « ne montes pas si haut ! » – Il faut peut être entendre la manifestation de la peur du parent qui aurait pu dire: « j’ai peur que tu tombes, descends !
- Exemple: « non mais t’as vu comment elle est habillée » – Peut être y voir une limite à la tolérance, un excès de jugement …
Les mots: du trésor à l’arme fatale
De la parole, nous pouvons en faire un trésor de vie ou la pire arme qui soit, tant pour les autres que pour soi même.
A l’image de nos pensées, positives ou négatives, motivantes ou stressantes … qui nous réjouissent autant qu’elles peuvent nous affecter, les mots que nous utilisons véhiculent une charge émotionnelle et cela contribue à notre état de bien-être.
Le choix des mots, sans un minimum de réflexion, peut être source de fortes répercussions chez le récepteur car les mots sont vecteur de charges émotionnelles, tout comme l’attitude corporelle (agressive, bienveillante …) ou l’intonation qui est employé.
Comme nos sens (vue, odorat, toucher, audition, goût) peuvent nous faire vivre des émotions, les mots qui nous sont adressés ou que nous employons sont également des charges émotionnelles de part ce qu’ils peuvent représenter, consciemment et inconsciemment, dans notre histoire (image, représentation, situation … ).
Aussi, le même mot adressé dans des conditions identiques à diverses personnes pourra être compris pareillement sur le sens logique de sa signification mais l’émotion à laquelle il est associé dans le vécu des personnes conduira à vivre des ressentis bien différents.
De plus, certains mots de part leur signification et leur rattachement à ce qu’ils peuvent représenter … tel que le mot « devoir » font référence à des sentiments tel que la culpabilité, l’échec … car il s’associe à l’idée de la norme, de la loi, de l’attente, alors que le mot « pouvoir » ouvre vers plus de possibles, d’espoir, de choix.
Communication: la chimie du cerveau
Aux mots s’associent des émotions dont la conséquence biologique est la libération de substances chimiques, par notre cerveau, qui induisent nos ressentis.
Comme son interlocuteur, l’émetteur du message est aussi émotionnellement impacté par les mots qu’il utilise. Cette influence chimique, dont nous sommes tributaires nous pouvons l’ignorer ou pas afin de mieux se connaître en identifiant les mots qui nous font entrer davantage en réaction de ceux qui nous épanouissent.
Bien que notre communication est avant tout considérée comme non verbale (le langage du corps représenterait 93% de la communication), l’action de parler et de choisir ses mots, est aussi essentielle pour la personne qui souhaite au mieux définir à la fois:
- son intention,
- l’impact émotionnel chez son interlocuteur
- sa perspective de progression dans sa propre relation
Le choix des mots et l’accentuation
Alors que le vocabulaire Français est riche de plusieurs milliers de mots nous utilisons au quotidien pour la majorité d’entre nous quelques centaines de mots seulement. Un peu comme un peintre qui utiliserait seulement quelques couleurs primaires alors qu’il peut avoir accès à un nuancier de couleur infini.
Nous pouvons nous appliquer à choisir les mots pour que notre communication soit adaptée, graduée, précise … magique !
Si les mots ont en eux une charge émotionnelle, l’accentuation, la manière de les exprimer, a aussi un impact.
Orientation solutions
Puisque nous ne pouvons pas maîtriser totalement l’information qui nous arrive (mass-média, interlocuteurs toxiques …), nous avons en revanche la possibilité de s’en prémunir et d’être un émetteur plus conscient de l’impact des mots par la pratique tout autant que l’on veuille sans donner la peine, comme de remplacer ses pensées négatives par des pensées positives.
1 – limiter les sources toxiques car sur le long terme votre cerveau s’imprègne, se conditionne, comme une éponge il absorbe et se nourrit des informations qu’il reçoit et qu’il donne … les publicitaires le savent bien ! par ce que vous le valez bien !
2 – faire la part des choses, c’est intégrer que la personne parle avant tout d’elle même, de ses peurs, de ses émotions, de ses sentiments, de ses souhaits … et qu’il vous appartient d’avoir une lecture du message implicite que sous-tend le sens logique de son message.
3 – Ne pas se laisser définir, ne pas prendre les émotions de l’autre, ne pas vous laissez manipuler …
4 – adopter l’écoute, c’est savoir se taire aussi longtemps que nécessaire pour laisser l’espace à l’expression d’autrui
5 – ne montez pas le ton, car par effet d’imitation, d’ego, de surenchère, l’interlocuteur montera lui aussi le volume
6 – appréciez les silences, prenez le temps de construire votre réponse, exprimez vos pensées aussi clairement que possible
7 – développez les techniques d’écoute tel que la reformulation, utilisez les mots employés par l’interlocuteur pour l’amener à préciser sa pensée, ne pas réagir immédiatement à un mot qui vous interpellerez mais faites développer sa pensée:
- « que veux-tu dire par … ? »
- « qu’est-ce que tu entends par … ? »
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Les sources évoqués dans cet article « Les mots et leur charge émotionnelle »:
http://psychologie.savoir.fr/chimie-de-nos-emotions/
http://www.bonjourdefrance.com/index/indexvocab.html
marie-france
Article très intéressant d’autant que le retour à Pagnol nous rappelle que la langue n’est pas qu’utilitaire et que c’est un véhicule fantastique appuyée par une gestuelle forte…Cordialement Marie-France