Burn-out, suicides, RPS, maladies, en lien aux conditions de travail, autant dire que le sujet est grave car il touche aux conséquences de notre capacité sociétale à concevoir notre vivre ensemble dans une conception à produire des biens et des services non plus pour nos besoins mais pour l’argent qu’ils rapportent. La conséquence du toujours plus avec en plus la pression de s’en sortir économiquement génère une société stressée.
Si aujourd’hui nos organisations socio-économiques, entrepreneuriales, contribuent à être un facteur aggravant à la condition humaine en générant une pression existentielle, un stress omniprésent, il devient urgent de savoir sans protéger, à défaut de pouvoir la changer soi même, bien qu’il convient d’être soi même le changement que l’on souhaite voir dans ce monde.
Burn-out, suicides et performances !
Il y a toujours au moins deux grands axes de solution selon la volonté à engendrer du changement, à sortir de sa zone de confort :
- soit agir à la source en recherchant les causes pour comprendre, accepter et modifier les éléments générateurs de la problématique, aux risques que les conséquences du changement soient au final en deça des espérances.
- soit prendre des mesures qui vont prévenir, temporiser, masquer, limiter les conséquences d’un dysfonctionnement aux risques de voir resurgir le problème du fait de ne pas en avoir réglé la cause.
Ce raisonnement s’appliquent également dans la manière dont nous prenons soin de soi. En cas de mal être ou d’une problématique à une situation, pour en supprimer les symptômes dérangeants, nous avons deux possibilités: soit nous recherchons la guérison en identifiant et en traitant la cause, soit en agissant sur le symptôme sans chercher à résoudre la cause. Les deux pouvant être complémentaire.
- Notre médecine allopathique en est un exemple comparativement aux médecines traditionnelles. Le médicament bienfaiteur venant nous soulager dans l’urgence ou pas du symptôme alors que la problématique pourrait être corrigé par un simple changement alimentaire, une modification de son hygiène de vie, …
- Le système bancaire et économique qui atteint ces limites n’est pas remis en cause. Il est financièrement renfloué par des mesures … sans pour autant remettre en question le système, le pouvoir, les privilèges … Avec un déficit (France / mondial) à la hauteur de l’incompétence à changer de modèle.
Par la création d’une société économique ne répondant pas au besoins de la nature humaine, à son écologie, le modèle organisationnel est par conséquence générateur de souffrance, de stress, de burn-out, de suicides.
Il n’y a pas une solution qui soit meilleure qu’une autre, mais en fonction du contexte et de l’urgence la solution « cause ou symptôme » sera préférée. L’idéal étant d’intervenir à minima sur les deux axes et plus globalement sur la totalité des axes périphériques avec lesquels la problématique et ses conséquences interfèrent.
- Agir sur le symptôme permet de ne plus être affecté par l’inconvénient (calmer une douleur physique, étouffer un conflit, …) et de répondre à l’attente de notre modèle économique du toujours plus vite, du toujours occupé, du toujours produire, du rapidement sur pied, … (livre « éloge de la lenteur » de Carl Honoré)
- En revanche, agir sur la cause demande une part d’introspection qui nécessite un temps de pause, de remise en question, de réflexion, de recherche, où le symptôme est lu et non plus vu comme un mal dont il est préférable de masquer l’existence mais comme la manifestation d’un message afin d’agir en conséquence.
Et vous, comment réagissez-vous sur un plan personnel ? Symptôme et/ou cause.
Dans votre entreprise, quelle est la tendance corrective face à une problématique ?
Patron
Bonjour,
Intéressant, mais trop tard pour moi, en arrêt depuis un an et demi, alors que je travaille dans le secteur Public, aucun soutient, aucune structure pour aider, et surtout aucune possibilité de reclassement lorsque l on a plus de 55 ans… On vous conseil d attendre trois ans et une mise en invalidité !! Pour quelqu un qui veut travailler mais ne peut plus manager c est une souffrance supplémentaire . C est pour cela qu agir sur la cause devrait au sein des entreprise privée comme publiques une priorité , les chiffres des personnes qui se suicides dans le secteur publique parlent à eux seuls ….
Christophe Négri
Bonjour,
Et oui, malheureusement vos propos ne font que confirmer l’implicite fond de mon article et des constats que j’opère depuis quelques années au travers de mes activités d’accompagnement, de coaching et de citoyen. Les entreprises devraient mettre à profit l’expérience des anciens au service des plus jeunes. Il y a une réelle perte de savoir faire et de savoir être dont les entreprises se privent en remerciant les seniors.
L’accompagnement des personnes en entreprise est d’une pauvreté incommensurable ! Dans certaines entreprises les services RH (Ressources Humaines) sont surnommés les RI (Ressources Inhumaines). Dans d’autres il y a 30 ans, le personnel marchait normalement dans les couloirs, aujourd’hui ils courent. Le stress, le manque de sens, de vision, l’absence de cohésion, les conflits psycho-émotionnels, l’absence de valeurs, l’absence de considération, etc …, sont autant d’éléments qui confortent un malaise profond des entreprises.
Des initiatives existent mais souvent à la marge et bien souvent sans remise en cause des fondements, des dogmes !!! L’humain redevient de plus en plus une simple variable d’ajustement pris dans un amalgame de procédures, de contrôles, vu comme une unité de production et non comme un sujet, contraint dans une idéologie de production bête, méchante et absurde. Les entreprises du 3ème millénaire participant à cette dynamique se condamnent à devenir des coquilles vides avec un personnel sans désir d’appartenance et indifférent, avec de plus le risque d’un black listage du public dès la mise à jour de leurs procédés impopulaires (France Télécom, Abercrombie, ententes illicites SFR/Bouygues/Orange, etc …).
Comme l’a si bien dit Albert EINSTEIN : « Le monde que nous avons créé est le résultat de notre niveau de réflexion, mais les problèmes qu’il engendre ne sauraient être résolus à ce même niveau. »