Le plaisir dans le monde professionnel ! Ouh là là le gros mot est lâcher ! Le plaisir – non pas celui des Bonobos mais le plaisir d’entreprendre, le plaisir du travail bien fait, le plaisir de communiquer librement, le plaisir d’être juste avec soi même dans sa relation aux autres, d’exercer son activité avec joie et motivation.
Le plaisir : vecteur de performance
Avez-vous déjà ressentis la différence qu’il y a entre une situation, une action, qui vous correspond et une qui vous déplaît, qui vous contraint ? Votre mental est perturbé, votre esprit se brouille, le moral baisse, vos comportements changent, votre humeur aussi, vous prenez sur vous, vos postures et attitudes physiques parlent pour vous, vous accomplissez le travail car il le faut, mais sans goût, sans envie, sans plaisir. Vous êtes dans une mauvaise énergie, vous somatisez et vous induisez aux cellules de votre corps du stress qui ne tardera pas à se manifester par divers symptômes physiques qui sont des signaux d’alerte sur votre désharmonie.
Inversement, quand vous êtes en phase, plus proche de vos aspirations, vous ressentez davantage d’harmonie, d’équilibre, de sérénité. Dans une dynamique qui peut-être qualifiée de positive, vous vous sentez porté, capable de bien plus de choses, une énergie communicative, l’impression que rien ne peut vous arrivez, vous impulsez à vos cellules de bonnes vibrations … et même si vous deviez rencontrer des difficultés votre pourquoi est alors si fort, si riche de sens, de plaisir, que votre vision, votre foi reste intacte et vous facilite l’accès aux résolutions et aux autres possibles.
Quelle place du plaisir dans notre société
Alors que nous sommes dans une société où le plaisir est tabou malgré les apparences affichées de liberté, d’émancipation, de publicités aux corps dénudés … nous limitons largement la notion de plaisir au désir charnel, aux actes de consommation.
Nous sommes des handicapés du plaisir au sens large de part notre éducation. Notre représentation et mise en place du travail au travers de sa conception et de son organisation en est une illustration. Alors que nous pourrions organiser la vie en société bien autrement, nous continuons à développer un système qui nous asservis.
Pourquoi s’imposer 7 à 10 heures de travail par jour qui ont pour conséquence de :
- détériorer nos bio rythmes
- générer du stress
- limiter l’introspection
- nous conditionner …
Le travail et dans une certaine mesure la notion de réussite sont liés à l’idée d’une souffrance, d’une pénibilité … en résumé, le travail, voire la réussite, ça revient à trimer, à en baver, plus qu’à s’y réaliser ! Le travail est rarement vécu comme une partie de plaisir – d’ailleurs, les personnes qui s’épanouissent dans l’activité professionnelle de leur choix sont qualifiées de chanceuses, suscitent l’admiration, la jalousie …
La notion de réussite est parfois tellement associée au mot travail et donc à la pénibilité, que les personnes ne conçoivent pas ou difficilement la possibilité de gagner leur vie avec un « travail plaisir » – pleinement choisi. Dans le meilleur des cas, l’activité souhaitée sera vécu au titre d’un hobby, et sinon elle reste le plus souvent à l’état de rêve. Outre le fait de la croyance limitante que gagner sa vie n’est pas envisageable à partir d’une activité de coeur, de passion, se greffe à cela d’autres formes de pollution mentales, d’auto sabotage :
- ça va me prendre trop de temps
- après tout pourquoi le faire
- est ce bien cela que je veux
- perte ou manque de confiance en soi
- j’ai des choses plus importantes à gérer
- qu’est ce qu’on va penser de moi
- si j’échoue je vais souffrir, que vais-je devenir
- si je réussis, serais-je en mesure d’assumer
Ne sommes nous pas plus inspirés, motivés, performants quand nous sommes dans la dynamique, et en présence, de vivre – le plaisir – de nos sens, de réaliser, de partager, … que confrontés à nos peurs, à nos croyances limitantes ? mais d’un autre côté, comment cela pourrait-il en être autrement alors que depuis l’école, le plaisir est loin d’être l’approche pédagogique la plus répandue.
Le devoir – La récompense – la punition – la compétition – l’échec … le tout sous le regard des adultes dont l’enfant cherche la reconnaissance, l’amour, avec la croyance d’être aimé non plus pour ce qu’il est et le plaisir qu’il peut exprimer mais pour les standards auxquels il tente de répondre, à l’image que l’on attend de lui !
Le plaisir : largement réprimé
Et comme si ce fardeau ne suffisait pas ! la violence du jugement – entre les enfants, entre les adultes – est légende.
A croire que nous avons l’art et la manière à ne pas s’autoriser le plaisir car il induit de la culpabilité et la responsabilité d’être maître de sa liberté à incarner par ses choix son bonheur, ses plaisirs. Il est par essence plus facile et rassurant de se conformer et de reproduire ce que l’on connaît déjà depuis son enfance.
Il faut dire que dés le plus jeune âge le modèle éducatif, calqué en réponse au modèle économique et non adapté à notre écobiologie. Il ancre en nous des croyances qui vont conditionner nos pensées et nos comportements avec soi même et le monde extérieur – les autres :
- le travail c’est sérieux, difficile, pénible, … c’est d’ailleurs réservés aux adultes dans les pays les plus « évolués » pour protéger l’exploitation des enfants, mais exploiter des adultes ça nous parait normal !
- Quand je serai adulte je devrai travailler et l’école est là pour m’y préparer, me lancer dans le monde du travail. M’émanciper dans la vie passera par ma capacité à développer mon autonomie financière !
- Il n’y a pas de place pour tout le monde ! ma réussite est conditionnée à l’exploitation d’une classe sociale inférieure. Les autres sont de potentiels adversaires, concurrents, plus que de réels partenaires ou associés.
- L’esprit de compétition est présent, ma survie future est liée à ma réussite scolaire, professionnelle – l’échec devient une arme de destruction massive !
Il y a donc rien d’étonnant, au delà des considérations financières, des classes sociales, … à poursuivre et à développer nos modèles économiques sur des bases éloignées de notre physiologie, de nos rythmes biologiques, … continuer à ne pas s’écouter, à ne pas répondre à ses besoins, à se faire du mal en cherchant les causes hors de soi, distrait par la société de consommation.
« L’homme se cramponne à la servitude plus souvent qu’elle ne s’impose à lui. » Sénèque
L’entreprise : lieu de performance
Un personnel performant ! génial ! La formation, bien sur ! les conditions de travail, évidemment !
Mais quel accompagnement, quel management ? Quel manager et pour quel personnel ? Quel employé à tel poste de travail ? Comment l’entreprise peut-elle passer de la performance par la gestion des peurs – de la punition – à une performance liée davantage au plaisir ? alors qu’aujourd’hui plus que jamais l’entreprise (les grandes structures) va même jusqu’à recruter des profils psychopathologiques :
psychopathe-en-costume-et-cravate le pervers narcissique comme un poisson dans l’eau dans nos grandes entreprises.
A défaut de pouvoir tous occuper un poste de travail qui soit épanouissant serait-il possible d’envisager dans un monde idéal nos activités professionnelles comme lieu où quo-existe le plaisir – d’entreprendre – de faire ensemble – dans des conditions et des organisations qui génèrent enthousiasme, motivation et sérénité ?
Ou devons-nous continuer à modéliser le travail comme de la contrainte, de l’effort, de l’individualisation, le tout orchestré par des modèles de gestion qui ont de malades leur finalité même ! et celles et ceux qui l’administrent au travers de leur psychopathologie, de doryphores financiers aux pervers narcissiques ?
Le plaisir c’est tabou – on en viendra tous à bout !
Si la notion de plaisir au travail peut-être encore aujourd’hui un gros mot pour l’entreprise, la notion de bien être au travail et de QVT « Qualité de Vie au Travail » commence à émerger.
Mais en l’absence d’une réelle pédagogie de l’éducation au plaisir tant dans le milieu familial, scolaire, que professionnel, et d’une société malade de la rationalisation pour son plaisir, lui, économique, nous pouvons facilement faire de notre vie un enfer en ne réussissant pas à gravir les étapes utiles à son développement personnel :
- sortir de la culpabilité,
- en finir avec le jugement,
- retrouver sa part de créativité,
- dépasser le regard des autres,
- assumer ses choix sereinement,
- passer de la consommation au renoncement,
- être en paix avec soi et dans la relation aux autres
Finalement, cinq semaines de congés par an c’est bien plus qu’il n’en faut pour s’épanouir au plaisir ? Ayons le rêve modeste, cela devrait continuer de faire les affaires des personnes bien mal intentionnées qui vous veulent le plus grand bien !
« Vous pouvez prendre le risque de réaliser vos rêves ou de continuer à réaliser celui des autres. »
Vous aimeriez améliorer quelque chose dans votre vie, vos pensées, votre forme, vos actions …
investissez en vous, contacter un professionnel de l’accompagnement !
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